Le Président du Conseil Présidentiel de Transition, Leslie Voltaire, a été reçu à l’Élysée par le Président Emmanuel Macron pour une rencontre stratégique axée sur la sécurité, la lutte contre le crime organisé, le processus électoral et la coopération bilatérale entre Haïti et la France.

Lors de cet échange, Leslie Voltaire a exposé la situation sécuritaire préoccupante du pays, marquée par l’influence croissante des gangs armés et les défis liés au maintien de l’ordre. En réponse, Emmanuel Macron a réaffirmé l’engagement de la France à soutenir Haïti dans sa lutte contre l’insécurité. Il a annoncé une coopération maritime franco-colombienne pour lutter contre le trafic de drogue et d’armes dans la région. La France mettra à disposition son expertise en matière de renseignement et participera à l’évaluation des besoins en équipements aériens afin de renforcer les capacités des forces de sécurité haïtiennes.

Le président français a également évoqué la possibilité d’un renforcement du soutien technique et opérationnel à la Police Nationale d’Haïti afin d’optimiser ses interventions sur le terrain.

Les deux chefs d’État ont abordé l’avenir de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité actuellement déployée en Haïti. Le président Voltaire a plaidé pour une transformation de cette mission en une véritable force de maintien de la paix sous l’égide des Nations Unies. Emmanuel Macron s’est engagé à mener des discussions avec les membres du Conseil de sécurité de l’ONU afin d’explorer cette possibilité, y compris avec les pays ayant exprimé des réticences.

L’un des points majeurs de cette rencontre a été la question de la dette d’indépendance imposée par la France à Haïti au XIXe siècle. Emmanuel Macron a reconnu la nécessité d’aborder cette question mémorielle avec transparence et responsabilité. Une rencontre bilatérale entre les deux pays est prévue le 17 avril 2025 à Paris, date marquant le bicentenaire du premier paiement de cette dette, afin d’y faire une annonce importante.

Cette déclaration fait suite aux revendications portées depuis plusieurs années par Haïti, notamment par Jean-Bertrand Aristide en 2001, et récemment rappelées par Edgard Leblanc Fils lors de la 79e Assemblée Générale des Nations Unies, et plus récemment encore par Leslie Voltaire lors des célébrations du 221ᵉ anniversaire de l’Indépendance d’Haïti. Le montant actualisé de cette dette, tenant compte des intérêts accumulés, pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Protection de l’enfance et réinsertion des enfants soldats

Le président Voltaire a également soulevé la question cruciale des enfants enrôlés de force dans les gangs. Il a présenté un plan de réinsertion visant à offrir à ces enfants des opportunités éducatives et professionnelles. La France a exprimé son soutien à ce programme et s’est engagée à accompagner Haïti dans sa mise en œuvre en mobilisant des ressources et des experts spécialisés dans la protection de l’enfance.

En plus des questions sécuritaires et sociales, les deux chefs d’État ont discuté de nouvelles pistes de coopération dans divers domaines. Des initiatives pour renforcer la résilience climatique et améliorer l’accès à l’énergie durable en Haïti ont été abordées. La formation des forces de l’ordre haïtiennes a également été au centre des discussions, avec la volonté d’améliorer leurs compétences et leur professionnalisation. Ils ont aussi évoqué des projets visant à dynamiser l’investissement et le commerce entre les deux pays, offrant ainsi une perspective de relance économique pour Haïti.

Cette rencontre entre Leslie Voltaire et Emmanuel Macron marque une avancée significative dans le renforcement des relations bilatérales entre Haïti et la France. Les engagements pris, tant sur la sécurité que sur la restitution de la dette et la protection de l’enfance, ouvrent de nouvelles perspectives pour la stabilité et le développement du pays.

Les regards sont désormais tournés vers le 17 avril 2025, où une annonce majeure pourrait être faite sur la dette d’indépendance, un sujet qui continue de marquer l’histoire des relations entre Haïti et la France.