Le Fonds monétaire international (FMI) a donné son approbation, le vendredi 20 décembre 2024, à un nouveau programme de référence pour Haïti, qui sera mis en œuvre jusqu’au 19 décembre 2025. Élaboré en collaboration avec les autorités haïtiennes, ce programme vise à répondre aux défis économiques et sociaux du pays tout en tenant compte de ses fragilités et contraintes structurelles.

Dans un communiqué publié le 21 décembre, le FMI a souligné que ce programme a pour objectif d’appuyer les politiques économiques mises en place par les autorités haïtiennes et de permettre un suivi rigoureux de leur mise en œuvre. Il s’agit également d’établir un cadre qui pourrait faciliter un accès futur à une aide financière du FMI au titre de la tranche supérieure de crédit.

Le programme met l’accent sur la nécessité de rétablir la sécurité, une condition indispensable à la stabilité macroéconomique et à la relance de la croissance. Cette priorité reflète la gravité de la crise multidimensionnelle qui secoue le pays, marquée par l’instabilité politique, la violence des gangs armés, et une crise humanitaire sans précédent.

Malgré les pressions économiques et sociales, les institutions clés du pays, notamment le Ministère de l’Économie et des Finances et la Banque Centrale d’Haïti (BRH), ont continué à collaborer étroitement avec le FMI. Ces institutions ont joué un rôle crucial dans l’adoption de mesures visant à limiter les déséquilibres macroéconomiques et à maintenir un certain niveau d’activité économique.

En septembre 2024, les réserves internationales nettes du pays étaient évaluées à près d’un milliard de dollars, un signe encourageant de résilience économique. Les autorités haïtiennes ont également fourni des données régulières sur les repères établis lors du précédent programme de référence, démontrant ainsi leur engagement à maintenir un dialogue constructif avec le FMI, même après l’expiration de ce programme.

Le programme de référence marque une étape importante pour Haïti, témoignant de la volonté des autorités de renforcer la gouvernance et de consolider les acquis macroéconomiques obtenus ces dernières années. Le FMI insiste également sur la nécessité de renforcer les filets de protection sociale afin d’atténuer l’impact des chocs économiques sur la population et de réduire la pauvreté généralisée.

Les engagements pris par les autorités, notamment en utilisant les ressources issues du guichet de choc alimentaire, devront faire l’objet d’audits conformément aux termes définis dans le programme. Cette transparence est essentielle pour assurer l’efficacité des dépenses publiques et maximiser leur impact sur les couches les plus vulnérables de la population.

La crise humanitaire en Haïti continue de s’aggraver, exacerbée par les violences perpétrées par les gangs armés, qui ont poussé plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile. À cela s’ajoutent les expulsions massives de compatriotes depuis la République dominicaine, créant une pression supplémentaire sur les capacités d’accueil du pays.

En réponse à cette situation, la France a attribué 2 millions d’euros à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de soutenir les personnes déportées et les populations déplacées internes. Cet appui international s’inscrit dans un effort global pour répondre aux besoins humanitaires urgents en Haïti.

Le programme de référence approuvé par le FMI constitue une lueur d’espoir pour Haïti, en mettant l’accent sur la stabilisation économique, la transparence dans la gestion des fonds publics, et le renforcement des filets sociaux. Face aux défis persistants, cette collaboration entre Haïti et le FMI témoigne de la volonté des autorités de tracer un chemin vers la résilience économique et sociale. Toutefois, la mise en œuvre effective de ce programme et l’appui continu de la communauté internationale seront essentiels pour surmonter cette période critique.